Le sort des déficits

Une société, qui réalise un déficit au titre d’une activité commerciale, va pouvoir l’utiliser de différentes manières.

1. Si la société exerce plusieurs activités commerciales (imposées à 12,5%), le déficit constaté au titre d’une activité pourra venir en déduction du bénéfice enregistré au titre d’une autre activité.

Exemple :

La société exerce une activité agricole qui génère un bénéfice taxable de 10.000 €, ainsi que l’exploitation d’un restaurant qui enregistre, au titre du même exercice, un déficit fiscal de 6.000 €.

Le bénéfice taxable à 12,5% sera déterminé de la manière suivante :

       Activité agricole                                                         10.000

       Restaurant                                                                  (6.000)

       Montant imposable                                                      4.000

       Taux                                                                                 12,5 %

       Impôt correspondant                                                500

2. Lorsque la société exerce une seule activité, il lui est possible de déduire le déficit constaté au titre de l’exercice N, sur le bénéfice imposable à 12,5% enregistré au titre de l’exercice précédent.

Exemple :

La société a subi un déficit fiscal de 20.000 € pour l’exercice en cours, et avait réalisé un profit imposable de 30.000 € au titre de l’exercice précédent.

Il lui est possible d’imputer le déficit N sur le bénéfice N-1, et ainsi de réclamer un remboursement du trop-payé d’impôt à raison de : (30.000 – 20.000 ) x 12,5% = 1.250 €

Dans ce cas, puisque l’impôt relatif à l’exercice précédent a déjà été acquitté, il convient de déposer une déclaration rectificative, ce qui engendre un remboursement du trop-payé.

3. Si la société dégage un déficit fiscal sur l’activité commerciale, mais génère un profit taxable au titre d’une activité de nature patrimoniale (sujette au taux d’impôt majoré), il est possible d’utiliser le déficit, en déduction de l’impôt total exigible.

Exemple :

La société exerce une activité de fabrication, qui génère sur l’exercice N, un déficit fiscal de 10.000 €, et donne également un bien immobilier en location (activité taxable à 25%), ce qui dégage un bénéfice de 30.000 €.

       Bénéfice foncier taxable                                                                30.000

       Taux majoré                                                                                          25 %

       Impôt correspondant                                                                      7.500

       Utilisation déficit d’exploitation : 10.000 X 12,5%                (1,250)

       Impôt net exigible                                                                             6.250

4. Il est également possible de compenser le déficit d’une activité commerciale enregistré sur l’exercice N, avec le bénéfice tiré d’une activité patrimoniale (taxée à 25%) de l’exercice précédent.

Afin de bénéficier du remboursement d’impôt, une déclaration rectificative sera également nécessaire dans ce cas de figure, l’impôt N-1 ayant déjà été payé.

5. Enfin, le déficit peut également être reporté en avant, sans limitation de durée, et venir en déduction des bénéfices taxables ultérieurs.

Il est important de souligner néanmoins, que les bénéfices d’imputation doivent être de même nature que le déficit reporté. Si la société change d’activité, les déficits antérieurs seront perdus.

Pour un rappel des taux d’impôt sur les sociétés : Les taux d’impôt sur les sociétés

Crédit d’impôt recherche

Comme de nombreux pays, l’Irlande a instauré un système d’incitation fiscale, dont l’objectif est d’attirer les entreprises innovantes sur son territoire. Le dispositif du crédit d’impôt recherche permet de réduire l’impôt sur les sociétés dues par l’entreprise, voire de bénéficier d’un remboursement lorsque le crédit excède l’impôt dû.

1. Dépenses éligibles

Afin de bénéficier du crédit d’impôt recherche, la société doit réaliser des activités de recherche et développement, qui respectent certains critères, et notamment :

  • présenter un caractère systémique, d’investigation ou d’expérimentation ;

  • être de nature scientifique ou technologique ;

  • correspondre à de la recherche de base, appliquée ou fondamentale ;

  • permettre une avancée scientifique ou technologique ;

  • impliquer la résolution d’incertitudes scientifiques ou verrous technologiques.

Pour être éligible au crédit d’impôt recherche, la dépense doit être déductible du résultat fiscal (brevet, salaires du personnel scientifique, matériels utilisés pour la recherche, …). L’amortissement fiscal des bâtiments, dédiés aux activités de recherche, peut également être compris dans la calcul du crédit d’impôt.

La loi exclut spécifiquement certaines dépenses :

  • Certaines redevances et droits d’auteurs payés à une société appartenant au même groupe ;

  • Intérêts d’emprunts ;

  • Les dépenses qui font l’objet d’un crédit d’impôt recherche dans un autre Etat ;

  • Les dépenses couvertes par une subvention.

2. Détermination du crédit d’impôt

Le crédit d’impôt recherche est égal à 25% des dépenses éligibles. Son calcul se fait annuellement.

3. Utilisation du crédit d’impôt

L’entreprise dispose de différentes options pour utiliser son crédit d’impôt :

  • l’imputer sur l’impôt dû au titre de l’exercice ;

  • l’imputer sur l’impôt dû au titre d’un exercice précédent ;

  • en demander le remboursement ;

  • reporter l’excédant sur les exercices ultérieurs.